La mise en place du pétrodollar n’est qu’un
subterfuge pour remplacer l’or dont manquaient
les Américains par le pétrole dont tous les pays
ou presque avaient besoin. Le dollar quitte
alors la garantie d’être échangé contre de l’or
pour que sa survie devienne garantie par
l’obligation d’acheter tout pétrole en dollar.
Ce système du pétrodollar resté incontesté
jusqu'en septembre de 2000 quand Saddam Hussein
a annoncé sa décision de changer de devise pour
les ventes de pétrole de l'Irak du dollar à
l’Euro. Il s'agissait d'une attaque directe sur
le dollar et certainement l’événement
géopolitique le plus important de l'année, mais
qu'aucun article n’a mentionné dans les grands
médias occidentaux.
Dans le même mois où Saddam annonçait qu'il
sortait du Pétrodollar, une organisation appelée
« projet pour un nouveau siècle américain »,
dans laquelle Dick Cheney venait juste de
devenir membre, publiait un document intitulé : « Reconstruire les défenses stratégiques de
l'Amérique, Forces et ressources pour un nouveau
siècle ».
Ce document prévoit une augmentation
massive des dépenses militaires aux États-Unis
et une politique étrangère beaucoup plus
agressive afin d'étendre la domination
américaine dans le monde entier. Toutefois, le
document déplorait que la réalisation de ces
objectifs prenne plusieurs années en « l’absence
d'un événement catastrophique et catalyseur
comme un nouveau Pearl Harbor ».
Un an plus tard, c’était fait.
En faisant une lecture émotionnelle de
l’évènement du 11 septembre, l’Administration
Bush à pu envahir l'Afghanistan et en Irak, et
passer le « Patriot Act », tout cela sans
résistance significative.
Il n'y avait pas d'armes de destruction massive
en Irak et cela n'était pas une erreur ou une
question de « mauvaise analyse ». Il s'agissait
d'un froid calcul et mensonger pour décider le
congrès à envahir l’Irak. Cela a été fait en
toute connaissance de cause de la catastrophe
qui s'ensuivrait.
Ils savaient exactement ce qui allait se passer.
En 2003, ils l’ont quand même fait. Les champs
de pétrole irakien, une fois de plus, étaient
sous contrôle américain. Les ventes de pétrole
ont été conservées en pétrodollars. Mission
accomplie.
Peu de temps après l'invasion de l'Irak,
l'administration Bush a tenté de prolonger ces
guerres vers l'Iran sous prétexte que le
gouvernement iranien ouvrait pour construire une
arme nucléaire... Mais, après le fiasco de
l'Irak, la crédibilité de Washington était
gravement endommagée. Par conséquent, ils n'ont
pu rassembler ni le soutien international ni le
soutien intérieur pour une intervention...
Toutefois, la campagne de diabolisation contre
l'Iran s'est poursuivie même sous
l'Administration Obama.
Pourquoi ?
Eh bien, n’y aurait-il pas un rapport avec le
fait que, depuis 2004, l'Iran était engagé dans
le processus de création d’une bourse
indépendante du pétrole ? Ils construisaient
leur propre marché du pétrole qui ne serait pas
lié au dollar. Les premières livraisons de
pétrole ont été vendues par ce biais sur le
marché en juillet 2011.
Dans l’Impossibilité d'obtenir la guerre qu'ils
voulaient, les États-Unis et l'ONU ont imposé
des sanctions contre l'Iran. Les sanctions
visaient à renverser le régime iranien en
infligeant des dommages économiques à l'Iran.
Mais les mesures n'ont pas pu déstabiliser le
pays, en grande partie grâce à l’assistance de
la Russie en contournant les restrictions
bancaires.
En février 2009 Mouammar Kadhafi, a été nommé
président de l'Union africaine. Il a
immédiatement proposé la formation d'un État
unifié avec une monnaie unique. C’est la nature
même de la proposition de cette monnaie qui l’a
tué.
En mars 2009 l'Union africaine a publié un
document intitulé : « vers une seule monnaie
africaine ». Pages 106 et 107 de ce document, il
est discuté précisément des avantages et les
détails techniques pour mettre en place la
Banque centrale africaine sous étalon or. La
page 94 indique explicitement que la clé de la
réussite de l'Union monétaire africaine serait
la « liaison éventuelle » d'une devise africaine
unique à la plupart des monnaies de à toutes les
commodités Or.
En 2011, la CIA s'installe en Libye et a
commencé à soutenir des groupes militants dans
leur campagne pour renverser Kadhafi. Les
États-Unis et l'OTAN ont poussé jusqu’à avoir
une résolution de zone d'exclusion aérienne des
Nations Unies et faire pencher la balance en
faveur de frappes aériennes. La présence des
extrémistes d'Al-Qaïda parmi ces combattants
rebelles a été balayée sous le tapis.
La Libye, comme l'Iran et l'Irak avaient commis
le crime impardonnable de remettre en cause la
suprématie du dollar américain.
L'intervention de l'OTAN en Libye a fini dans
une guerre secrète contre la Syrie. Les
armureries militaires du gouvernement libyen ont
été pillées et les armes ont été envoyées, par
l'intermédiaire de la Turquie, à des groupes de
rebelles syriens travaillant pour renverser
Assad.
Il était déjà clair, à ce stade que beaucoup de
ces combattants avaient des liens avec des
organisations terroristes. Toutefois, l'appareil
de sécurité nationale américaine vu cela comme
un mal nécessaire. En fait, le Conseil des
relations étrangères a publié un article en 2012
en affirmant que « l'afflux de djihadistes
apporte la discipline, la ferveur religieuse,
l'expérience des batailles en l'Irak, le
financement des sympathisants sunnites dans le
golfe et surtout des résultats mortels. En bref,
la FSA a maintenant besoin d'al-Qaïda...
Soyons clairs, ici. Les États-Unis ont mis ISIS
au pouvoir.
En 2013, ces mêmes rebelles syriens liés à
Al-Qaïda ont lancé deux attaques au gaz sarin.
Il s'agissait d'une tentative pour salir Assad
et mobiliser un soutien international pour une
intervention militaire.
Heureusement, ils ont
été mis à jour par les enquêteurs de l'ONU et la
Russie et les pressions pour les frappes
aériennes sont complètement tombées en morceaux
quand la Russie a fait un pas pour négocier une
solution diplomatique.
La campagne pour changer le régime en Syrie,
comme en Libye, a été présentée sous l’angle des
droits de l'homme. Évidemment, ce n'est pas le
véritable motif.
En 2009, Le Qatar a mis de l'avant une
proposition visant à mettre en place gazoduc de
gaz naturel à travers la Syrie et la Turquie
vers l'Europe.
Assad a toutefois rejeté cela, et en 2011, il a
forgé un pacte avec l'Irak et l'Iran pour
construire un pipeline vers l'est, mettant
complètement hors course le Qatar et l'Arabie
saoudite.
C’est donc sans surprise que le Qatar, l’Arabie
saoudite et la Turquie ont été les acteurs
régionaux les plus agressifs pour renverser le
gouvernement syrien.
Mais pourquoi est-ce que cette dispute avec la
Syrie au sujet de ce pipeline fait dresser les
cheveux sur la tête à Washington ? Trois raisons
:
1. Le présent arrangement au sujet de ce
pipeline renforcerait sensiblement la position
de l'Iran, pour exporter sur les marchés
européens sans avoir à passer par un des alliés
de Washington. Cela réduit évidemment effet de
levier du gouvernement américain sur l’Europe.
2. la Syrie est le plus proche allié de l'Iran.
L’effondrement de la Syrie affaiblira
intrinsèquement l'Iran.
3. La Syrie et l'Iran ont un accord de défense
mutuelle et une intervention américaine en Syrie
pourrait ouvrir la porte à conflit ouvert avec
l'Iran.
En février de 2014, l’ambiance de ce jeu
d'échecs mondial s’est échauffée avec un
nouveau
théâtre : l’Ukraine. La vraie cible, cependant,
est la Russie.
La Russie se trouve être le deuxième plus grand
exportateur de pétrole du monde
Ils sont non seulement une épine
diplomatiquement dans le pied de Washington,
mais ils ont également ouvert une bourse de
l'énergie en 2008, avec des ventes libellées en
roubles et en or. Ce projet avait été mis en
route depuis 2006. Ils ont également travaillé
avec la Chine pour mettre hors dollar US
l'ensemble de leurs échanges bilatéraux.
La Russie travaille également à organiser une
Union économique eurasienne qui comprend des
plans pour adopter une unité monétaire commune,
et qui prévoit d’avoir son propre marché
indépendant de l'énergie.
Résoudre la crise en Ukraine a été présentée
comme un choix : soit entrer dans l'UE avec un
accord d'association ou rejoindre l'Union
eurasiatique.
L'UE a insisté pour dire que c’était l’un ou
l’autre. L'Ukraine ne pouvait pas joindre les
deux. D'autre part, la Russie a affirmé que
rejoindre les deux ne posait aucun problème. Le
Président Yanukovich a décidé de se tourner vers
la Russie.
En réponse, l'appareil de sécurité nationale
américaine à fait ce qu’il y a de mieux pour lui
: ils ont renversé Ianoukovitch et installé un
gouvernement fantoche...
Bien que tout semble bien aller au début, les
États-Unis perdent rapidement le contrôle de la
situation. La Crimée tient son référendum et le
peuple vote massivement pour se séparer de
l'Ukraine et se réunifier avec la Russie. La
transition a été ordonnée et s’est faite
pacifiquement. Personne n'a été tué, alors que
l'Ouest a immédiatement ciblé le référendum
comme un acte d'agression russe et c'est devenu
un mantra à partir de là.
La Crimée est importante sur le plan
géostratégique en raison de sa position dans la
mer Noire, qui permet le passage de la puissance
navale russe en Méditerranée. C’était également
un territoire de la Russie pendant la majeure
partie de l'histoire récente.
Les États-Unis ont poussé pour l'inclusion de
l'Ukraine dans l’OTAN depuis des années. Une
telle démarche placerait les États-Unis très à
l’Est de l’Europe, sur la frontière avec la
Russie et pourraient potentiellement entraîner
la Russie à perdre ses bases navales en Crimée. C'est pourquoi la Russie a immédiatement accepté
les résultats du référendum de Crimée et
rapidement consolidé le territoire.
Pendant ce temps, dans l'est de l'Ukraine, deux
régions se déclarent indépendantes de Kiev et
tiennent un référendum de leur propre
initiative. Les résultats donnent une écrasante
majorité pour une autonomie.
Kiev a répondu à cela par ce qu'on appelle des
opérations de lutte contre le terrorisme. Dans
la pratique, cela a été une campagne de
bombardement massif et aveugle qui a tué des
milliers de civils. Apparemment, tuer des civils
n'a pas été qualifié d’agression par l'Ouest. En
fait, le FMI à lancer l’avertissement explicite
que le prêt de 17 milliards de dollars au
gouvernement Ukrénien pourrait être en danger
s'ils n'étaient pas en mesure de mater
l'insurrection dans l'est de l'Ukraine.
Alors que la guerre contre l'Ukraine orientale
faisait rage, Petro Poroshenko a été élu
Président. Il s'avère que Poroshenko, qui a été
impliqué dans une fuite de câble diplomatique
publié par WikiLeaks en 2008, a travaillé comme
« taupe » pour le Département d’État américain
depuis 2006. Il parlait de lui comme « notre
Initié de l'Ukraine ». Une grande partie du
câble visait les informations qu'il fournissait.
(Un câble distinct a montré que les États-Unis
savaient que Poroshenko était corrompu, même à
ce moment-là).
Avoir une marionnette en place, cependant ne
c’est pas avéré suffisant pour donner à
Washington la haute main dans cette crise.
Que
fait Washington quand il n'y a aucun autre moyen
de pression ? Ils imposent des sanctions, ils
diabolisent et ils tirent leur sabre du râtelier
(ou monte une opération sous fausse bannière).
Ce n'est pas une très bonne stratégie lorsqu'il
s'agit de la Russie. En fait, il cela a déjà
fait long feu. Les sanctions ont simplement
poussé la Russie et la Chine dans une
coopération plus proche et ont accéléré l’ordre
du jour la Russie dans pour sortir du Dollar. Et
en dépit de la rhétorique, cela n'a pas conduit
à isoler la Russie. Les États-Unis et l'OTAN ont
mis de la distance entre eux et la Russie, mais
pas entre la Russie et le reste du monde (jetez
un coup d’œil à « BRICS » sur Internet, si vous
n'êtes pas convaincu à ce sujet).
Ce nouvel axe anti-dollar va plus loin que
l’économie. Ces pays comprennent ce qui est en
jeu ici. C’est pourquoi, dans le sillage de la
crise ukrainienne, la Chine a proposé un nouveau
pacte de sécurité eurasienne qui inclurait la
Russie et l'Iran.
Examiner les implications si l’Administration
Obama commence à bombarder la Syrie qui aussi a
un accord de défense mutuelle avec l'Iran…
Ce n'est pas la guerre froide 2.0. Il s'agit de
la guerre mondiale 3.0. Les masses peuvent ne
pas y avoir pensé par elle-même. Mais l'histoire
s'en souviendra de cette façon.
Les Alliances sont déjà solidifiées et une
Guerre couve sur de multiples fronts. Si les
provocations et les guerres par procuration
continuent, ce n’est qu’une question de temps
avant les grands acteurs soient directement face
à face et c'est la recette pour un désastre.
Est-ce que tout ceci vous semble fou ? Eh bien,
vous avez raison. Les gens qui dirigent le monde
actuellement sont fous, et le public est
somnambule dans cette tragédie.
Si vous voulez modifier le cours de notre
trajectoire, il y a qu'une seule façon de le
faire. Nous devons réveiller ce public.
Les
armes de guerre les plus puissantes sont
neutralisées si vous atteignez l'esprit de
l'homme qui est derrière la détente.
Comment réveiller les masses, demandez-vous ?
N'attendez pas pour quelqu'un d'autre répondre à
cette question pour vous. Soyez créatif. Agissez
comme si le futur de vos enfants et
petits-enfants en dépendait, parce qu'il en
dépend. » Partagez ce texte.